DE BOTANIQUE PAR
14 déc. 2012
20 janv. 2011
Anathème au festival d'Angoulême 2011 :
trois nouveaux livres
3 nov. 2009
Affiches sérigraphiées
2 nov. 2009
A propos des éditions Anathème
Dans la raison de binding des livre, tu veux dire que t'as pas beaucoup de d'argent, ce papier n'est pas très cher, mais impossible imprimer à deux côté, alors t'a pris ce manière, plier le papier, que t'as vu pendant ton voyage en Asie. c'est ça?
Pour le "binding" (façonnage), j'ai choisi d'avoir ce système de pliure pour retrouver un aspect de livre 'à l'asiatique'. C'était un choix esthétique lié à la sensation telle que je l'avais ressentie face à ce genre d'ouvrages: du vide entre les pages, une chasse vers la tranche (que j'ai essayé de mettre en valeur par l'utilisation de cabochons imprimés dans le pli). Mais je n'avais pas une idée très précise de ce que serait le résultat. J'avais travaillé sur des prototypes qui me convenaient mais je n'ai su qu'au dernier moment si cela marcherait, puisque l'étape du façonnage est la toute dernière dans la chaîne de fabrication du livre.
Au niveau de la production, j'ai d'abord travaillé à la résolution de ce 'détail' de façonnage, car il fallait que j'arrive à l'intégrer à un système de production standard actuel pour qu'il n'y ait pas de surcoût. Les livres façonnés ainsi en asie étaient imprimés au 'bento', avec la paume de la main, sur de longues feuilles de papier qui sont ensuite pliées en accordéon et reliées. Je ne pouvais évidemment pas procéder de la même manière. J'ai travaillé environ deux mois avec le façonnier et l'imprimeur pour mettre au point une solution, qui impliquerait au final que je livre à l'imprimeur les feuilles imposées (au format des plaques d'impression) plutôt qu'une maquette sur un logiciel de mise en page.
Et tu m'as dit que tu as travaillé dans un atelier de lithographie, et j'ai vu beaucoup de livres de bd par lithographie à Fanzinotheque à Poitier et j'ai vu un livre de Pierre par lithographie aussi. En fait j'étais un peu étonnée parce que je pensais que lithographie est très difficile et une façon de fine art mais ici, j'ai une impression que vous utilisez assez souvent tant qu'un manière pour publier.
Le livre de Pierre, 'Chasseur', est un magnifique livre. C'est de la sérigraphie, il a été édité par Audrey Abraham qui prépare un autre livre avec Goulven Derrien. On utilise souvent la sérigraphie, la lithographie, la lino-gravure et surtout la photocopie pour réaliser tous types d'éditions. Je crois que le fanzine et la photocopie sont très liés au mouvement punk en France dans les années 70, et d'une manière générale la sérigraphie était le médium principal d'impression des affiches de mai 68. Ce sont des moyens de reproduction à bas prix qui accompagnent les arts de rue. Sinon la sérigraphie et la gravure ont été aussi repris à la fin du 19ème par les impressionnistes, les 'refusés' de l'art académique, et dans une période où on découvrait en France les estampes japonaises.
Pour la sérigraphie aujourd'hui tu peux citer le catalogue du 'Dernier Cri', c'est un très bon exemple de politique éditoriale rattachée à une démarche et à un type de technique de production.
Par rapport à ce qui se fait ou non, il faut que tu te dises qu'il y a pour chaque éditeur une volonté d'avoir une particularité éditoriale propre à la maison. C'est très français, chacun veut faire son petit style de travaux, on aime bien baser notre travail sur une réflexion théorique ou bien sur un processus créatif particulier. Ainsi, chaque maison d'édition prétend à sa propre politique éditoriale, avec plus ou moins de réussite. Il n'y a pas franchement de généralités.
Et puis... le head band sur le couverture, c'était pour garder l'image, mais on a besoin les textes de titre, nom d'auteur..etc, alors tu a utilisé cette chose, j'ai bien compris?
J'ai utilisé le bandeau comme partie indissociable de la couverture, avec du trait (du dessin) seulement sur l'ensemble de la couverture et des rabats, et tous les éléments texte sur le rabat (titre...etc). Mais nous avons un peu dérogé à la règle selon ce que me proposaient les auteurs. Mais nous avions ce système comme base de départ.
Les livres:
Isao, dans Armany Jeans, propose une succession d'histoire de une page, qui introduisent chaque fois une nouvelle situation, de nouveaux personnages; un aspect important est qu'il travaille en improvisation, c'est à dire sans scénario ni crayonné. Chaque page est composée de six cases, une sorte de damier dont il se sert comme cadre pour cette improvisation.
Je t'avais parlé de haïkus car les dialogues, et les personnages apparaissent au fil de son écriture, et qu'on se retrouve à la lecture extrêmement proche de la manière dont il a travaillé, en plus d'entrer dans son univers.
Dumbowl de Joseph est un travail qu'il qualifie lui-même de comics, des histoires de une à quatre pages formant de petits épisodes dans un univers surréaliste et lyrique. En même temps, plusieurs personnages grotesques rappellent des situation de la vie courante, transposées dans un lieu désertique. Dumb owl pour moi c'est un grand désert habité.
Enfin Pierre a travaillé dans des carnets. L'enjeu pour son livre était que nous devions partir de son rapport très intime avec son travail. J'ai dû dans un premier temps comprendre la façon dont il travaillait sur ce projet pour être en mesure de lui proposer des essais dans la bonne direction. Dès le départ nous savions que nous allions travailler sur autre chose, que son travail allait devenir autre chose sous cette forme. Mais j'ai beaucoup aimé cette idée puisque j'avais conçu le format pour qu'il puisse accepter ce type de travail;
On a donc fait des essais et cela a donné par grand vent, qui est une bande dessinée, de notre point de vue. C'est une suite d'images qui fonctionnent dans la continuité ou, selon comment on décide de les lire. Cela se passe à la campagne, et le propos de Pierre est dans la manière même qu'il a de dessiner: ses images sont constituées d'accumulations de strates, de couches, et il recolle en permanence plein de petits bouts de papier pour composer une image. Ce sont des images 'bruyantes', il y a une vibration permanente. Cela convenait à mon envie de mettre en avant le trait de l'auteur (dans la ligne éditoriale) et c'est ce qui a influencé le choix de photogravure, qui consistait à conserver la matière du fond du carnet. Pour autant la forme du carnet ouvert se voit moins que l'image en elle-même, et c'était aussi un choix. Enfin, le livre se lit dans l'épaisseur, et cela renvoie à se façon de travailler dans ses carnets. Bref un livre réussi.
1 nov. 2009
Introducting Anatheme Books
I started the projet of ‘editions anatheme’ after I made three experiences in my life which were very important for me. As a student in the fine art school of Angouleme I practiced many medias, such as photography, drawing, silksreen and even comics, but I found years after years that it would be very difficult for me to become an artist, or a cartoonist.
I loved watching or looking art masterpieces, but beeing a creator by myself always made me feel unsatisfied. As long as I like to work with group of people or to be like an assistant, in a technical questions. I think I like the technical problems in the art fields. When I open a book for instance, I was sometimes more attracted by the object and the choices concerning this object, than by its content, which should normally be the most important thing when you by a book, or any cultural goods.
During my studies I always saved most of my holidays by having a work experience in a company where I thought I could learn something about a job I like.I started with a bookshop specialised in comics in Paris, called Super Heros, when I was in High school.
Later I met Jean-Louis Gauthey, a very important person in the comics’ past 20 years evolutions. He is managing the Cornelius publishing house, which he started by printing photocopied and silkscreened books in his personnal appartment in Paris. Now they published more than 100 books and have about 15 new books every years, from Robert Crumb, to Blutch or some old stories ofTezuka Osamu.
After this experience I took the responsability to manage the technical part of the ‘fil du nil’, a book in which students have to make stories and also publish them by their own. The school offered the print fees, then we have to organise by ourselves. I took this oportunity to assist every one depending on their artistic technique, and how we had to work the files in order to get a good offset printing in the end. It was also the first I worked with an offset print shop.
Then, I had another important experence : I assisted a lithographer in his work during one month. He was working with an artist, and then I discovered how to be close to someone who create, who should not be influenced or interrupted. By the way, as a lithographer, Thomas Marin had to give some tips and help the artist in his decisions, and also respect a time for working (the gallerist - as an editor - was limited in his investment). So I experienced how to accompany someone in a process of creation.Then, the last big experience was here in Seoul. I was welcomed by Saï comics publishing company, led by Cho Kyung-sook and Kim Dae-joong. I worked ther for six months totally. My strategy coming to asia was to take a computer, come to a publishing house and start working hardly, proceeding on the file cleaning before printing it in a comic book. I thought that I could then meet some people step by step. This turned much more easy when I shared some time in Saï Comics : I met a lot of cartoonist, and most of them (specialy Ma Young-sin) introduced me to some of the corean way of life (sssibal).
Kim Dae-joong and Cho Kyung-sook were leading the Saï comics project with a lot of courage, experience and passion. That was very helpfull for me to share their life, and specially in the contact whith authors. They showed me that you may sacrifice a lot of things to something that you share with others. The life of Saï Comics I experienced was very influent on me and my decisions.
By the way, this last work experience was so long and so far away from my home that I decided in Korea to definately become a publisher. I had worked totally more than one year for free and was trusting myself enough to start a project.
My first drawings about a book design was made in Seoul, but back in France I worked totally one year on the project, from january 2008 to january 2009. First I concentrated on creating a book format wich could be interpretated by the different comic artists.
Then when it was designed, I presented it to about 10 cartoonist whom I knew the work. By the way I had a limitation : it would be black and white books, with a one color covers. I tried to turn this lack of ressources (due to the limitation of money I had for this project) in a positive point. That’s why I tried to think how the format would allow, by its carateristics, to display and expand the works that would be published.
Three cartoonist - who are close friends I admit - were interested and then we made it. The three books were ready for the Angouleme festival of 2009.
I think we made a good combination between their own artistic work and my perception of what a book could be, as a medium for an artistic work. We used some tricks, like adding a headband on the covers, which content the typographic elements, and I also designed a specific binding, inspired by the corean and japanese old time bindings I saw during my trip here in Seoul.
But all that was my part of the story, most interesting is whet the comic artist made in their own projects, and I invite you to see their work on our naver page.
I hope this editorial project will live at least 10 years. Now I am preparing the next 3 books which will be presented on the next angouleme festival in january 2010. I wish I could come to present our book sin korea some day, who knows…
Kilian Dinon - éditions Anathème